Les traditions, ça ne se discute pas
En Alsace le 6 décembre, on fête la St Nicolas.
Le St Nicolas EN PERSONNE vient visiter les enfants, accompagné de son âne et du Père Fouettard qui fout les miquettes.
Il faut leur chanter une petite chanson (St Nicolaaaaas, patron des écolieeeeeeers, ...) et si on a été sage on reçoit un petit cadeau (genre une boîte de crayons de couleurs Caran d'Ache youpiiiiiiiii !!!) des clémentines et du chocolat.
Si on a été vilain, le Père Fouettard nous jette dans sa besace et jamais, plus jamais on ne revoit ses parents.
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Le crapaud étant encore « un peu » petit, on a décidé cette année de lui épargner la visite des 2 acolytes, préférant lui faire découvrir d’abord les odeurs et les couleurs de cette fête magique.
Pour la St Nicolas, on décore le sapin de Noël, et bien sûr on prépare un goûter, servi dès que le jour commence à tomber, à la lueur des bougies et de la couronne de l’Avent qui brille généralement de ses 2 lumignons sur 4 pour marquer le 2eme dimanche avant Noël. Alors les petits enfants gourmands se jettent sur les Lebkuchen, les mandarines, les Mannalas et les Lapkiarlas, en buvant du chocolat chaud. Les parents eux, piochent les mêmes gourmandises mais arrosées de vin chaud ;) (éventuellement au Marché de Noël s’il en existe un à proximité) (et si c’est un vrai Marché de Noël) (ce qui n’est généralement pas vraiment le cas en région parisienne…)
Traditionnellement on fait chanter les crooners. Enfin, non, traditionnellement on fait chanter les Nigl sisters. Mais il est des traditions qu’on A LE DROIT parfois, de changer. Oui parce que les Nigl sister sont 2 frangines du fond de la vallée de la Doller qui chantent "Noël, Noël, pour les petits oiseaux" avec un fort accent alsacien.
Ce que je ne souhaite pas changer en revanche, c’est cette farouche volonté de perpétuer les traditions de la belle Alsace, malgré les déracinements successifs. Car omme le dit ma mamoune: "Les traditions, ça ne se discute pas !"
Et aujourd’hui, avec un petit crapaud tout neuf, ces traditions prennent encore plus de sens, et j’ai encore plus envie de les faire revivre, à 500 km de leur berceau. Pour moi d’abord, car elles me rappellent tant de bons souvenirs, mais pour mon fils aussi, pour qu’il soit riche de ces valeurs authentiques et féériques. Que les moments où nous confectionnerons ensemble un St Nicolas en rouleau d’Essuie-Tout, des Bredalas, ou des suspensions pour le sapin de Noël restent gravés dans sa mémoire comme des moments de partage et d’amour, et pour qu’à son tour il puisse un jour transmettre ses souvenirs à ses enfants, en leur chantant la comptine de St Nicolas.